
Stevie Wonder crée son label et publie deux nouvelles chansons
À 70 ans, Stevie Wonder, la dernière icône de la musique noire, prend son envol et quitte Motown avec qui il signa son premier contrat à l’âge de onze ans !
Lors d’une conférence de presse virtuelle, le musicien-producteur a multiplié les annonces. Il roulera désormais solo et fonde sa propre maison de disques, So What the Fuss Records, une structure rattachée au groupe Universal.
Plus militant que jamais, Stevie Wonder a également dévoilé deux nouvelles chansons sur sa chaîne YouTube : « Where Is Our Love Song » une balade écrite en 1968, mais enregistrée récemment avec le guitariste Gary Clark, Jr. Stevie Wonder signe également « Can’t Put It In The Hands Of Fate », un hymne go-go entonné avec les rappeurs Busta Rhymes, Rapsody, Cordae et Chika.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’artiste aux 25 Grammy Awards annonce la sortie prochaine d’une compilation gospel en collaboration avec Motown (!) et un nouvel album, Through the Eyes of Wonder, attendu depuis une dizaine d’années. Change is now ?
Découvrez « Where Is Our Love Song » et « Can’t Put It In The Hands Of Fate » ci-dessous :

Audio : Bettye LaVette “Strange Fruit”
Dans son nouvel album studio intitulé Blackbirds, Bettye LaVette rend à nouveau hommage aux grandes voix du gospel, de la soul et du folk.
Aux côtés de relectures de Dinah Washington (“Drinking Again”), Nina Simone (“I Hold No Grudge”) et Nancy Wilson (“Save Your Love for Me”), LaVette propose sa propre version de “Strange Fruit”, le standard composé par Abel Meeropol popularisé par Billie Holiday en 1939, mais douloureusement d’actualité en 2020.
Découvrez ci-dessous “Strange Fruit”. Blackbirds sera disponible le 28 août via le label Verve.

Le nouvel album de Bootsy Collins en octobre
Jeune retraité de la scène, Bootsy Collins publiera son nouvel album studio cet automne.
Intitulé The Power of the One, le successeur de World Wide Funk comprendra, outre une reprise de “If You Want Me To Stay” de Sly Stone, la présence de George Benson, Brian Culbertson (claviers) des batteurs Steve Jordan, Dennis Chambers et des nouvelles jeunes recrues, dont les guitaristes Brandon “Taz” Niederauer (17 ans !), et Christone “Kingfish” Ingram.
Le légendaire bassiste des JB’s et de Parliament-Funkadelic a également profité de la pandémie du Covid-19 pour enregistrer un nouveau titre : “Stars”, en compagnie de la chanteuse EmiSunshine, du philosophe et activiste Dr. Cornel West, de las du banjo Béla Fleck, du batteur Steve Jordan et du chanteur Olvido Ruiz.
Un nouveau titre tendance variétés à découvrir ci-dessous.

Audio : Lianne La Havas “Can’t Fight”
Anticipé en février avec la sortie du premier single “Bittersweet”, le nouvel album de Lianne La Havas sera disponible le 17 juillet.
Tout simplement intitulé Lianne La Havas, ce troisième essai solo faisant suite à Blood (2015) comprendra 10 titres, parmi lesquels une reprise de “Weird Fishes” du groupe Radiohead. Enregistré entre Londres, Bath et New York, l’album aux accents soul a été produit par Beni Giles et Mura Masa.
Découvrez ci-dessous “Can’t Fight”, le troisième extrait de Lianne La Havas.

Le nouvel album de Lianne La Havas en juillet
Anticipé en février avec la sortie du premier single “Bittersweet”, le nouvel album de Lianne La Havas sera disponible cet été.
Intitulé Lianne La Havas, ce troisième essai solo faisant suite à Blood (2015) comprendra 10 titres, parmi lesquels une reprise de “Weird Fishes” du groupe Radiohead. Enregistré entre Londres, Bath et New York, l’album a été produit par Beni Giles et Mura Masa. “Paper Thin”, son deuxième extrait downtempo disponible ci-dessous, est une collaboration avec le batteur Homer Steinweiss des Dap-Kings.
Lianne La Havas sera disponible 17 juillet.

Un nouvel album studio pour Roy Ayers
Le 19 juin, Roy Ayers effectuera son grand retour discographique avec un nouvel album studio accompagné par le producteur Adrian Younge et l’ex-membre d’A Tribe Called Quest Ali Shaheed Muhammad.
La genèse des 8 titres de Jazz Is Dead 002 remonte à une soirée de février 2018, lorsque Roy Ayers avait offert quatre prestations à guichets fermés à Los Angeles dans le cadre de la série de concerts Jazz Is Dead organisée à l’occasion du Black History Month. De cette rencontre entre le légendaire vibraphoniste et les désormais inséparables Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad est né cet album entièrement produit par le maestro californien au prestigieux CV (Jay-Z, Kendrick Lamar, Snoop Dogg, The Wu-Tang Clan…) et l’ex A Tribe Called Quest.
Sur ces huit compositions originales, écrites à six mains et enregistrées au studio Linear Labs de Younge à Los Angeles, l’alchimie opère : le résultat est un savant mélange entre la quintessence jazz fusion / néo-soul de la discographie d’Ayers (« Red, Black & Green », « We Live In Brooklyn, Baby », « Everybody Loves The Sunshine », « Running Away »…), et l’approche soul rétro-moderne et cinématographique que cultivent Adrian et Ali ces dernières années.
Multi-instrumentistes, Younge & Shaheed Muhammad s’échangent tour à tour basse, piano électrique, clavinet ou encore mellotron, tandis que le vibraphoniste fait parler avec toujours autant d’élégance et de chaleur l’instrument dont il est le maître incontesté. Pour compléter cette réunion au sommet de Great Black Music, l’ornement vocal est confié, entre autres, à Loren Oden, artiste fidèle à Younge, et à la chanteuse néo-soul Joi Gilliam (ex-membre de Lucy Pearl et collaboratrice régulière de Raphael Saadiq, Outkast, Goodie Mob…), sur les titres « Synchronized Vibrations », « Hey Lover », « Soulful & Unique », « Sunflowers » et « Gravity ».
Les cuivres sont assurés par un duo qui se connaît à la perfection, les figures oubliées Phil Ranelin (trombone) et Wendell Harrison (saxophone tenor), entendues aux côtés de Freddie Hubbard ou Norman Connors pour l’un et de Hank Crawford pour le second, mais aussi et surtout fondateurs du mythique label de spiritual jazz Tribe et partenaires réguliers en studio depuis le début des années 1970. À la batterie, Greg Paul, membre du groupe de L.A. Katalyst Collective.
Si les fans se sont déjà demandés à quoi pouvait ressembler une collaboration entre Roy Ayers et David Axelrod en 1972, le morceau instrumental « Shadows of The East » nous offre certainement un aperçu… Sur le titre de clôture « African Sounds », le maestro Adrian Younge prend exceptionnellement le micro et clame un poème sur l’importance du respect des racines de cette musique et pose une question à ses auditeurs, qui résonne profondément avec l’époque que nous vivons : « Even in the darkness of life, we gotta stick together, we gotta do better… So ask yourself, is my love for my people only a drop in this ocean of time? Or is my love for my people a necessary state of mind? ».
Par ailleurs, Roy Ayers sera également à l’honneur au printemps avec un nouveau single digital intitulé “Reaching The Highest Pleasure”, un titre inédit enregistré en 1977 disponible le 15 mai via BBE Records.
Découvrez ci-dessous deux extraits de Jazz Is Dead 002 : “Hey Lover” et “Synchronize Vibration”;

Vidéo : Michael Kiwanuka “You Ain’t The Problem”
Le 25 octobre prochain, Michael Kiwanuka publiera son troisième album, simplement intitulé Kiwanuka.
Sept ans après Home Again et trois après l’éclatant Love & Hate, le soulman britannique est de retour avec un nouveau LP plus downtempo, introspectif et… psychédélique. À nouveau co-produit par le duo Danger Mouse et Inflo, Kiwanuka ose les réverbérations cosmiques, les bandes ralenties (l’introduction de “Hero”) et renforce un goût déjà prononcé pour les guitares fuzz Morriconiennes, comme en témoigne le premier extrait de l’album, “You Ain’t The Problem”.
Que les fans de la première heure se rassurent : les ambiances blaxploitation et la rétro-soul cuivrée sont également au rendez-vous dans “Piano Joint (This Kind of Love)” et “Living in Denial”.
Découvrez ci-dessous “You Ain’t The Problem”, le premier single épique tiré de Kiwanuka. Michael Kiwanuka en concert à Paris (Salle Pleyel) le 23 octobre.

Raphael Saadiq : « Tous mes albums sont des concept-albums »
Le lendemain de son concert au festival Afropunk, Raphael Saadiq reçoit Funk★U pour évoquer Jimmy Lee, son nouvel album après huit d’absence. Le temps d’un mini-récital de piano incluant “People Make Make the World Go Round” et “Untitled”, et le musicien-producteur s’avance vers le micro pour commenter le disque le plus douloureusement personnel de sa carrière.
★★★★★★★★
Funk★U : Jimmy Lee, votre nouvel album, paraît huit ans après Stone Rollin’, votre disque précédent. Que s’est-il passé durant cette période ?
Raphael Saadiq : J’aime bien prendre mon temps, et il n’y avait pas vraiment de planning relatif à ce nouvel album. J’ai pris un peu de recul durant cette période, tout en continuant à travailler avec d’autres personnes qui m’ont influencé à leur tour. C’était aussi intéressant de voir ce qui sortait, de voir comment la musique évoluait et, surtout, de pouvoir m’imprégner de la vie de tous les jours : prendre le métro, observer les gens, ne pas se presser. Bref, toutes les choses qu’on peut faire avant de sortir son premier album, car une fois que tu as enregistré ce premier album, tout tourne autour de l’industrie et ta vie change complètement… Dans mon travail, je m’inspire donc beaucoup du quotidien, et je puise aussi mon énergie chez les autres. C’est comme ça qu’est né Jimmy Lee, entre autres sources d’inspirations.
Jimmy Lee est le nom de votre frère décédé d’overdose il y quelques années. Ce disque raconte une partie de son histoire, mais peut-on pour autant le qualifier de concept-album ?
On peut le dire, et je pense que tous mes albums sont des concept-albums. Quand je prépare un album, je prends toujours le soin d’établir un lien entre les chansons, et je ne me contente pas de balancer une série de titres qui n’ont aucun rapport entre eux, que ce soit du point de vue musical ou de la thématique des textes. Jimmy Lee parle de mon frère, c’est un fait, mais pas seulement. Pour moi, Jimmy Lee est surtout une sorte de hashtag, un cadre dans lequel je m’exprime et c’est le thème de l’addiction sous toutes ses formes qui traverse cet album. Je suis issu d’une famille nombreuse et j’ai perdu beaucoup de mes frères et sœurs à cause de la drogue. Mon frère Jimmy est mort d’une overdose d’héroïne, et une de mes sœurs est décédée à cause du crack. Deux autres de mes sœurs ont été longtemps accros au crack, mais elles s’en sont sorties… Jimmy avait treize ans de plus que moi et nous avons toujours été très proches, nous parlions beaucoup. Il me parlait de la prison, de ses cambriolages et de la drogue. Étrangement, les moments que nous passions ensemble n’étaient jamais sombres, malgré son addiction. Jimmy Lee en est-il pour autant un concept-album ? Tout ceux qui entendront cet album pourront faire leur propre interprétation, à la manière des photographies que l’on fixe intensément et qui se mettent à bouger.
Dans Jimmy Lee, vous tournez le dos au son Motown de vos précédents albums. Est-ce le résultat de vos récentes collaborations avec Solange, entre autres ?
Oui, sans doute… Je joue pratiquement de tous les instruments sur cet album, et il y a pas mal de programmations sur Ableton mélangées à ses parties de synthés analogues. La présence de rappeurs d’aujourd’hui comme Kendrick Lamar, qui chante sur « Rearview », le dernier titre de l’album, renforce l’aspect contemporain des sonorités… Par certains côtés, Jimmy Lee me rappelle un peu Instant Vintage, mais ce nouvel album est beaucoup plus « pensé » en termes de production. Le mix et l’instrumentation sont de bien meilleure qualité et plus généralement, je trouve ce disque plus audacieux que mes précédents albums. Je sens que je me suis amélioré de disque en disque depuis mes débuts, et il m’a paru logique de m’éloigner de la vibe Motown.
Le son de Jimmy Lee est plus contemporain, mais on entend aussi l’influence de Sly Stone, de Stevie Wonder…
Sly n’est jamais très loin dans ma musique. Je ne pourrais pas le mettre de côté, même si j’essayais. Stevie devait apparaître dans Jimmy Lee, sur le titre « So Ready ». Il a joué un solo d’harmonica, mais nous n’avons pas réussi à l’enregistrer correctement. Je ne l’ai pas utilisé dans l’album, et à vrai dire, je n’ai même pas osé l’appeler pour le lui dire (rires).
Propos recueillis par Christophe Geudin
Raphael Saadiq Jimmy Lee (Columbia Records/Sony Music). Sortie le 23 août en CD, vinyle et digital. En concert au Festival Nancy Jazz Pulsations le 19 octobre et Paris (Elysée-Montmartre) le 21 octobre.

The Brand New Heavies de retour avec “TBNH”
Désormais emmenés par ses membres originaux Simon Bartholomew (guitare) et Andrew Levy (basse), The Brand New Heavies seront de retour le 6 septembre avec leur nouvel album TBNH.
Distribué par le label Acid Jazz Records et produit par Mark Ronson, le onzième LP studio de la formation britannique culte comprend les participations des vocalistes Beverley Knight, Angie Stone, Siedah Garrett, Angela Ricci, Jack Knight, Honey Larochelle et Laville.
Premier extrait d’un album orienté disco-funk, “These Walls”, une reprise de Kendrick Lamar , est accompagné par NDea Davenport, une autre ancienne chanteuse phare des chantres de l’acid-jazz.
Découvrez ci-dessous “These Walls”, le premier extrait de TBNH .

“Jimmy Lee”, le nouvel album de Raphael Saadiq
Après huit années d’absence et maints reports, Raphael Saadiq vient d’annoncer la sortie prochaine de son nouvel album.
Attendu le 23 août prochain, Jimmy Lee, du nom du frère décédé de Raphael Saadiq, est un album très personnel et musicalement ambitieux, qui puise son inspiration dans son combat avec l’addiction et évoque ainsi le fait de vivre sur le fil du rasoir en recherchant un plaisir qui mène à la douleur. Il a été entièrement produit par Raphael Saadiq et contient des collaborations avec Brook D’Leau, Kendrick Lamar et Ali Shaheed Muhammad.
En rotation lourde sur la platine de Funk★U depuis quelques jours, Jimmy Lee est un album riche et clair obscur, sans aucun lien avec les hommages Motowniens de ses derniers essais. Un disque traversé de plages funk radieuses (“So Ready”, “Rikers Island” et un “I’m Feeling Love” rappelant les meilleures heures de D’Angelo), d’un interlude gospel (“Belongs to God”), mais aussi de séquences plus plus sombres en raison de son sujet, comme en témoignent les broken beats de “Glory in My Veins”, “Kings Fall” et le superbe mid-tempo de “The World Is Drunk”.
Découvrez ci-dessous son premier extrait “Something Keeps Calling” featuring Rob Bacon. Raphael Saadiq en concert au festival Afropunk Paris le 14 juillet.

Mavis Staples produite par Ben Harper dans “We Get By”
Infatigable Mavis Staples ! Quelques semaines après la parution du superbe recueil Live in London et au lendemain d’une série d’albums d’exception produits par Jeff Tweedy, l’ancienne membre des Staples Singers, publiera We Get By le 24 mai prochain, à la veille de son 80ème anniversaire.
Réalisé à Los Angeles sous l’égide de Ben Harper et enregistré en compagnie de son fidèle touring band, le douzième album de Mavis Staples aligne onze nouveaux titres originaux, entre folk militant, gospel enraciné et soul spirituelle. Évoquant les textes de We Get By, elle déclare : “Lorsque j’ai commencé à lire les paroles écrites par Ben, je me suis dit ‘mon dieu, il dit tout ce qu’il y a besoin de dire en ce moment’, mais ces chansons reflétaient aussi mon parcours et les histoires que j’ai chanté toute ma vie.”
Mavis Staples donnera deux concerts exceptionnels en France cet été : à Paris (La Cigale) le 5 juillet et à Lyon (Théâtre de Fourvière) le 6 juillet.
Découvrez ci-dessous le making-of de “We Get By”. Album disponible le 24 mai (distribution : ANTI/PIAS)

Vidéo : Lee Fields “It Rains Love”
À l’âge de 68 ans, le vétéran soul Lee Fields poursuit sa carrière avec la sortie au printemps de son nouvel album studio.
It Rains Love, sa cinquième réalisation en compagnie de The Expressions, sera disponible le 5 avril prochain. Produite par le label Big Crown Records, cette sortie sera accompagnée par deux concerts sur le sol français : Lee Fields & The Expressions se produiront le 29 avril à Paris, dans le cadre unique de L’Église Saint-Eustache et le 30 avril à Lille (Aéronef).
En attendant, découvrez ci-dessous le morceau-titre d’It Rains Love.