Dès 1974, les guitares blaxploitation et la basse caoutchouteuse de “Fingerprint File”, le titre final de l’album It’s Only Rock’n’Roll, annonçaient la couleur : les Rolling Stones aimaient le funk, et ils savaient en jouer. Paru en avril 1976, Black and Blue, leur LP suivant, allait confirmer la tendance. Élaboré au studio Musicland de Munich, propriété de Giorgio Moroder, le treizième album studio des Glimmer Twins demeure, à ce jour, l’essai le plus orienté groove de la discographie pléthorique des Glimmer Twins.
Assisté par Billy Preston, partenaire de route et de séances depuis 1970, Black and Blue bénéficie largement de l’orgue soulful du joueur d’Hammond B-3 à l’afro défiant la gravité. “Les Rolling Stones avaient l’habitude d’enregistrer n’importe où et n’importe quand, quelque soit le pays ou l’heure de la journée ou de la nuit”, racontait Billy Preston à Funk★U quelques mois avant sa disparition en juin 2006. “Avec eux, on avait l’impression d’être invité à une fête permanente. Le cirque ne s’arrêtait jamais en tournée, aussi bien sur scène qu’en dehors…”. L’ancien partenaire de Ray Charles et des Beatles brille à chaque apparition, du disco-funk introductif de “Hot Stuff” aux nappes mélancoliques de “Memory Motel”, sans oublier un “Melody” directement emprunté à son propre répertoire — “inspiration by Billy Preston”, peut-on lire sur la pochette, qui omet toutefois de citer la source de “Do You Love Me? “.
Amalgame exquis de latino-funk (“Hey Negrita”), de proto-reggae (“Cherry Oh Baby”), de ballades crève-cœur (“Fool to Cry”) et de rock laidback (“Crazy Mama”, “Hand of Fate”), Black and Blue fêtera prochainement son 50ème anniversaire. À cette occasion, un coffret Deluxe proposera cet automne une nouvelle version de l’album remixée par Steven Wilson, et surtout de visiter les coulisses d’un disque à la conception hors-norme : Au cours de l’hiver 1974, les Rolling Stones avaient convoqué à Rotterdam un aréopage de guitaristes afin de trouver un replaçant à Mick Taylor, qui avait quitté le groupe quelques semaines plus tôt. Ronnie Wood décrochera le job, et ces heures de jams accueillant, entre autres, les guitaristes Jeff Beck, Harvey Mandel et Wayne Perkins, sont résumées dans un disque bonus Outtakes and Jams incluant également une reprise — lourdement retravaillée — de “Shame Shame Shame”, le tube de Shirley and Company. À noter également la présence de deux concerts de la tournée 1976 captés au Earls Court de Londres (en audio) et au Pavillon de Paris (version TV d’origine restaurée en 4K), en compagnie de Billy Preston et du percussionniste Ollie Brown. Hot stuff !
The Rolling Stones Black and Blue (Universal Music). Disponible le 14 novembre en versions Deluxe et Super Deluxe (informations).
Tracklisting
Editions 5LP + BLU RAY/ 4CD + BLU RAY
Black And Blue 2025 Steven Wilson Mix
- Hot Stuff
- Hand Of Fate
- Cherry Oh Baby
- Memory Motel
- Hey Negrita
- Melody
- Fool To Cry
- Crazy Mama
Outtakes and Jams (previously unreleased)
- Blues Jam with Jeff Beck
- Chuck Berry style jam with Harvey Mandel
- Freeway Jam with Jeff Beck
- I Love Ladies with Billy Preston and Wayne Perkins
- Rotterdam Jam with Billy Preston, Jeff Beck & Robert A. Johnson
- Shame Shame Shame with Billy Preston & Robert A. Johnson
Earls Court Live 1976
- Honky Tonk Women
- If You Can’t Rock Me/Get Off My Cloud
- Hand Of Fate
- Hey Negrita
- Ain’t Too Proud To Beg
- Fool To Cry
- Hot Stuff
- Star Star (Starfucker)
- You Gotta Move
- You Can’t Always Get What You Want
- Happy
- Tumbling Dice
- Nothing From Nothing (Billy Preston vox, Ollie Brown drums)
- Outa-Space (Billy Preston vox, Ollie Brown drums)
- Midnight Rambler
- It’s Only Rock ‘n’ Roll (But I Like It)
- Brown Sugar
- Jumpin’ Jack Flash
- Street Fighting Man
- Sympathy For The Devil
Blu Ray
Video: L’Abattoir (Live In Pavillon De Paris 5th June 1976) as broadcast on French TV – 4k restoration with new audio mix
Atmos Audio: Steven Wilson 2025 Mix of Black And Blue album/Declan Gaffney mix of Earls Court Live 1976
Poster: 1976 tour poster
