Live Report

Live Report : George Clinton & Parliament-Funkadelic, Casino de Paris (03/07/2018)

S’il faisait chaud à Paris mardi, la température à l’intérieur du Casino de Paris pour la dernière prestation hexagonale de George Clinton & Parliament-Funkadelic frôlait celle de l’enfer ! Le thermomètre finira même par exploser hors des graduations avant la fin de la soirée…

Après la première partie passable de Miss Velvet & the Blue Wolf (imposée par George Clinton à la dernière minute), la foule est chaude -pléonasme- pour la Malka Family ! Intro de folie avec Joe Mannix qui ramone un unique riff de guitare à faire dresser les morts avec Roro derrière la batterie… Mais, hélas, les choses ne vont pas tarder à se gâter. Un truc inouï : toute la sono saute, et plus de micros pour le reste de la troupe arrivée entre temps. Le show reprend, mais ça pète à nouveau – l’histoire dure au moins 20 minutes. Juan Rozoff vient à la rescousse pour tenter d’expliquer sans micro face à une salle très énervée ce qui se passe. Le Fonktzar est couvert par les « remboursez » et autres cris d’oiseaux ! Heureusement, La Malka fait bonne figure et reviendra pour une prestation inspirée, mais loin de celle du mois de janvier à La Cigale.

Malka Family @ Le Casino de Paris

Changement de set, check des micros, le Casino de Paris ne supporterait pas un autre accroc, et c’est parti pour plus de deux heures de déluge sonore. Contrairement à ses vieilles habitudes, George Clinton entre en scène avec le reste du groupe. Quel changement !!! Drivé par sa nouvelle épouse, l’Overlord of Funk apparaît aminci, le teint vif et clair, l’œil brillant et affichant quinze années de moins au compteur.

La première partie du set est vraiment étrange : du rap à gogo sur des guitares en fusion dans lequel il est très difficile de reconnaître ses petits. Pour les anciens (dont je fais partie), la mixture du jour concoctée par Uncle George n’est guère appréciée. Et elle dure… On se reporte donc sur la belle-fille de George, la sublime Brandi Scott qui aura fait tourner les yeux et tordre les cous de toute la gente masculine. Arrivée avec un body complet pailleté, elle ne tardera pas à se mettre à l’aise avec un short rikiki et des bottes à semelle compensées lamées argent. Même pas besoin de pilule bleue à la place de celle, indigeste, de ce début de concert ! Toujours sur le devant de scène et beaucoup moins cloué sur sa chaise que les George Clinton @ Le Casino de Parisfois précédentes, George semble néanmoins apprécier. Nous sommes venus à sa dernière fête, alors on suit, malgré l’énorme faute de goût de la chanson de Kandy Apple Redd en playback et l’intermède anachronique de Danny Bedrosian tout seul aux claviers au milieu de ce déluge sonique.

Arrive enfin le moment tant attendu. « Maggot Brain »… Le Casino devient Notre Dame, avec la messe délivrée en direct par la patte magistrale de Blackbyrd McKnight ! Les yeux de ma voisine s’embuent, on sort le mouchoir à l’écoute du déchirant instrumental Hendrixien vieux de 47 ans. Le Grand moment de la soirée pour tous, suivi par une deuxième partie qui ravira les fans du canal historique. L’oreille accroche un « Flashlight » qui relance la machine P, suivi de « (Not Just) Knee Deep » et l’inévitable « Give Up The Funk ». Tout le monde se détend, sauf ceux qui quittent la salle au vu du retard pris avant de risquer de se retrouver piégés par les derniers bus et métros. Et c’est la fin. Près de 60 ans de carrière et puis s’en va.

À la sortie, les musiciens sont joyeux. Pas de chance : après le colossal cafouillage de la sono pendant le set de la Malka Family, eux auront droit… à une panne de bus ! Une étrange sensation m’étreint. C’est l’heure des derniers disques à dédicacer et des selfies parmi la poignée de funkateers encore présents. L’an prochain, à la même époque, on pensera à George Clinton, sur son bateau, en train de pêcher au gros dans le Golfe du Mexique, sous sa casquette, heureux, les doigts de pieds en éventail et savourant un repos plus que mérité… De nôtre côté, on pourra dire qu’on était là pour la dernière, à Paname.

Vive le P-Funk !

Blaise « Wonder B ».


Setlist

  • Funkadelic Intro (incl. Music For My Mother, solo de Blackbyrd McKnight, Get Off Your Ass And Jam et You And Your Folks, Me And My Folks)
  • Mama Told Me
  • Pole Power
  • Baby Like Funkin’ It Up
  • Meow Meow
  • Get LowGeorge Clinton @ Le Casino de Paris
  • Ain’t That Funkin’ Kinda Hard On You? (incl. solo de Greg Thomas)
  • I’m Gon Make U Sick O’Me (incl. Up For The Down Stroke, Cookie Jar, « To The Window, To The Wall » chant)
  • Psychotropic
  • Backwoods
  • Type Two
  • Danny Bedrosian solo: Loving You Takes All My Time (orig. par The Debonaires)
  • Maggot Brain
  • Dirty Queen
  • Flash Light (feat. Malka Horns)
  • (Not Just) Knee Deep (incl. « I Ain’t Funkin’ Wit’ You » chant) scat solo de Greg Thomas > guitar solo de Blackbyrd McKnight > Knee Deep (reprise)
  • Give Up The Funk (Tear The Roof Off The Sucker)
  • Night Of The Thumpasorus Peoples (incl « The Roof Is On Fire » chant)
  • Outro