Chroniques Livre

« Glow, The Autobiography of Rick James »

2014 aura été riche en autobiographies de musiciens de légende. Glow, co-écrit par David Ritz -auteur d’ouvrages sur Marvin Gaye et Ray Charles- retrace la carrière homérique de Rick James. Huit choses à retenir d’une vie qu’on pourrait résumer en trois mots : sexe, drogues et punk/funk !

  • Rick James a connu dix ans de galère avant de s’imposer

Loin d’avoir connu un début de carrière fracassant, Rick James a végété pendant plus d’une dizaine d’années dans le music-business avant de décrocher le succès avec son premier album solo Come Get It ! paru chez Motown en 1978. Les Mynah Birds, une formation pop/R&B dans lequel officient Neil Young et Bruce Palmer (futur bassiste de Buffalo Springfield), sont signés sur le label de Berry Gordy en 1966. Leur album ne sortira jamais, Rick James ayant échappé à la guerre du Vietnam en s’enfuyant au Canada, d’où le groupe est originaire.

À la fin des années 1960, James fréquente les stars du Laurel Canyon dans l’espoir d’atteindre la renommée de Joni Mitchell, James Taylor et surtout Crosby Stills Nash & Young. Bad luck : Alors qu’il pensait intégrer le quatuor désigné comme les Beatles américains, c’est le bassiste Greg Reeves, moitié de son duo prometteur Salt’n’Pepper, qui est invité à rejoindre CSNY.

En 1972, White Cane, un hybride jazz-funk-rock publie son premier (et unique) album The Great White Cane sur le label Lion. Un échec retentissant dû, d’après Rick James, un processus de production calamiteux au cours duquel le chanteur avait été exclu du studio par une équipe technique exaspérée par ses remarques.


 

  • Rick James a failli être assassiné par Charles Manson

La tuerie du Benedict Canyon, imputée aux adorateurs de Charles Manson, était un des signaux meurtriers de la fin des joyeuses sixties. Jay Sebring, à l’époque propriétaire des salons de coiffures préférés des stars hollywoodiennes et manager de Rick James, invite un soir d’août 1969 son poulain à une soirée organisée dans la villa de Sharon Tate, alors épouse de Roman Polanski. Par chance, Rick James, victime d’une migraine suite à des excès commis la veille au soir, décline l’invitation et échappe au massacre dont seront victimes, entre autres, Jay Sebring et Sharon Tate.

Motown Recording Artist Rick James
 

  • Rick James doit son nom de scène à Stevie Wonder

Né James Ambrose Johnson, Jr. le 1er février 1948, l’auteur de « Give It To Me Baby » et « Superfreak », après avoir démarré sa carrière professionnelle sous le nom Ricky James Matthews, a été baptisé Rick James par Stevie Wonder qui trouvait son patronyme trop long.

 

  • Rick James se prenait pour Scarface

Dealer depuis l’adolescence dans les rues de Buffalo puis celles de Los Angeles, Rick James avait l’habitude, au début des années 1970, de s’approvisionner directement à la source en allant chercher sa cocaïne pharmaceutique en Colombie et en Inde !

 

  • Rick James détestait vraiment Prince

Cible récurrente de Glow, Prince en prend pour son grade dès sa première tournée commune avec Rick James, en 1980. James l’accuse (entre autres), d’avoir copié son look outrancier, son funk aux couleurs pop, ses chorégraphies scéniques et son groupe de filles Vanity 6, décalque, selon lui des Mary Jane Girls. Décrit comme arrogant (ainsi que ses musiciens) Prince aurait également commis un crime de lèse-majesté en refusant de signer un autographe à la mère de Rick James. Des représailles, après que James, quelques années plus tôt, eut fait ingurgiter de force une bouteille de cognac à un Prince pleurant de colère ?

Prince+RickJames
 

  • Rick James a improvisé « Superfreak » en direct dans le studio

Une simple ligne de basse jouée pendant l’enregistrement de Street Songs (1981) est à l’origine du plus grand hit de la carrière de Rick James. « J’ai improvisé ce riff que je trouvais hypnotique. « J’ai demandé à un ingé-son de brancher un micro et j’ai commencé à chanter cette histoire comme elle me venait, l’histoire d’une super-break. Je n’ai pas écrit un seul mot, je l’ai improvisée en direct. C’est venu comme ça », raconte Rick James dans Glow.

  • Rick James était un starfucker

Le tableau de chasse du Superfreak est particulièrement impressionnant : entre groupies, mannequins, princesses, prostituées et girlfriends occasionnelles, l’ouvrage cite les noms de Jan Gaye (ex-femme de Marvin et inspiratrice de Let’s Get It On), Teena Marie, Catherine Oxenberg (de la série Dynastie) et Linda Blair, la vedette de L’exorciste !

  • Rick James avait neuf drogues différentes dans le corps au moment de sa mort

Le 6 août 2004, Rick James décède d’une crise cardiaque à l’âge de 56 ans. L’autopsie révélera que son corps contenait neuf drogues différentes, dont de la cocaïne, du valium, du Vicodin et de la méthamphétamine.

Rick James Glow

Glow, The Autobiography of Rick James de David Ritz *** (Atria Books, 346 pages).
Disponible uniquement en anglais.