Chroniques Film

« Get On Up » James Brown : une épopée américaine

Temporairement éloigné des préoccupations hollywoodiennes, le biopic effectue un retour en force. Au cours des prochains mois, Jimi Hendrix, Marvin Gaye, Whitney Houston, Rick James et Nina Simone vont revivre au grand écran par le biais de scripts based on real life et sous les traits d’impersonificateurs au talent variable. James Brown, qu’on ne surnommait pas le Parrain pour rien, anticipe cette seconde vague dans Get On Up, un film de Tate Taylor (La couleur des sentiments). Le scénario original est signé par la fratrie britannique des Butterworth et l’entrepreneur lippu Mick Jagger a produit le long-métrage (budget : 30 millions de $) tout en facilitant l’accès aux droits musicaux du catalogue du Godfather of Soul. Tous se sont heurtés à l’équation insoluble du genre biopic : comment résumer une vie et une carrière de près de 50 ans en deux heures et 18 minutes ?

Inspiré par les subites montées de tension des concerts histrioniques de James Brown, Tate Taylor a contourné l’obstacle de la chronologie en découpant son film de manière non-linéaire. Au cours du premier quart d’heure, les débordements des années 1980 télescopent l’escapade vietnamienne de 1968 et l’enfance miséreuse du Soul Brother #1. Chaque étape de la vie de James Brown est également déclinée en chapitres (Mr Please Please Me, The Four Flames, Mr Dynamite…). Un choix judicieux qui n’échappe pourtant pas à quelques longueurs dans la dernière bobine, sans compter quelques raccourcis scénaristiques largement commentés depuis la sortie du film aux États-Unis.

Place maintenant aux points forts, à commencer par la performance de la tornade Chadwick Boseman, qui a su capturer idéalement l’essence de James Brown. À mille lieues du concours de sosies de La môme et de Gainsbourg, vie héroïque, le comédien a su saisir le mélange détonnant d’arrogance, d’énergie, de tyrannie, de créativité et d’humour qui caractérisait le personnage bigger than life de Mr. Dynamite. Le grand atout de Get On Up avec, tout de même, la musique. De la Ski Party de 1965 à L’Olympia 1971, le clou funky de ces 138 minutes, les scènes de concerts reconstituées sont toutes d’une efficacité remarquable. Tous les grands titres de James Brown figurent dans une bande-originale où aucun hit n’aura été oublié (bonheur total en Dolby !). Le spectateur a même droit à une mémorable leçon de funk au cours d’une séance de répétition des JB’s.

En conclusion : Malgré ses défauts, Get On Up rend un hommage généreux à l’une des figures les plus importantes de la musique populaire du 20ème siècle. Une validation hollywoodienne bienvenue à l’heure où l’héritage du Godfather of Soul est toujours l’objet de sombres tractations. Let a Man Come In and Do the Popcorn Movie !

Get On Up, James Brown : une épopée américaine de Tate Taylor. Sortie française le 24 septembre.

1 Commentaire

  • Un film a ne surtout pas voir en version française par pitié!!!!!! La bande annonce d’M6 quelle horreur c’est pas possible…