Live Report

Live Report : Gil Scott-Heron Re-visioned/Gregory Porter, Paris (Jazz à la Villette) 11/09/2013

Dans un Cabaret Sauvage rempli jusqu’au bar, la double affiche Gil Scott-Heron Re-visioned/Gregory Porter a tenu toutes ses promesses. En ouverture, l’hommage à Gil Scott-Heron confirme sur scène l’excellente tenue de l’album tribute Evolutionary Minded paru la veille en s’écartant toutefois de ses extrapolations hip-hop pour aborder frontalement le catalogue du poète de Lennox et de la 125ème rue. Le New Midnight Band est entraîné par le magnétique Brian Jackson, partenaire d’écriture majeur de GSH, est entouré de deux batteurs, dont Mike Clark des Headhunters, Reggie Washington à la basse, Jî Dru à la flûte, le rappeur M1 et Sandra Nkaké au chant et Kentyah Fraser, programmateur et coordinateur du projet Evolutionary Minded. Présence de Mike Clark oblige, le set déborde sur un vigoureux « Chameleon », puis culmine lors de relectures extended de « Winter in America » et une éclatante battle de flûtes entre Brian Jackson et Jî Dru sur « The Bottle ».  Une réussite, et Gil Scott-Heron aurait amplement mérité de partager la scène avec ses glorieux héritiers.

Vedette de la soirée, Gregory Porter, est un modèle de classe et de décontraction rigolarde, à tel point que le crooner soul/jazz a zappé le programme 100% reprises soul annoncé pour interpréter le contenu de ses trois albums en solo. Pas grave du tout, dans la mesure où Gregory Porter nous aura tout de même gratifié d’un sublime « Someday We’ll All Be Free » du grand Donny Hathaway en introduction et de quelques clins d’œil amusants à « Shaft » et au « Benny and the Jets » d’Elton John. A défaut de reprises soul, le public aura droit à une scène digne de Spinal Tap lorsqu’un larsen émanant du micro de Porter s’invite au beau milieu de « Free ». Les musiciens en profitent pour jammer, tandis que les techniciens s’affairent à changer les câbles du micro, mais rien à faire… le larsen revient encore et encore. On change le micro et tout semble rentrer dans l’ordre, mais quand Porter se remet à chanter, aucun son ne sort. La salle se marre. Porter tente ensuite de chanter à travers les micros suspendus au-dessus de la batterie… en vain. « Laissez moi terminer cette chanson », lance-t-il avant de s’emparer du micro-cravate de son saxophoniste et de terminer le morceau en beauté. La grande classe. Parmi les autres temps forts de la soirée, on retiendra également un superbe « Liquid Spirit » qui mettra définitivement le feu au Cabaret Sauvage et un fantastique « 1960 what ? » issu de son premier LP Water. Hier soir, Gregory Porter a confirmé toutes les dithyrambes au sujet de son statut : pour une fois, tout ce qu’on dit est vrai.

Set List :

  • Someday We’ll All Be Free (Donny Hathaway)
  • On My Way To Harlem
  • No Love Dying
  • Hey Laura
  • Liquid Spirit
  • Be Good
  • Free
  • 1960 What ?
  • Musical Genocide
  • Rappel

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