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Live Report : Earth Wind & Fire + Tower of Power, Paris (Le Zénith) 11/07/2013

Plus tôt dans l’après-midi, Philip Bailey nous expliquait calmement – mais fermement – « Les vrais Earth Wind & Fire, c’est nous. » Trois ans après leur dernière venue française, Verdine White, Ralph Johnson et le dernier chanteur historique du groupe après le retrait de Maurice White, atteint de la maladie de Parkinson, étaient de retour au Zénith de Paris avec une actualité à double tranchant : le succès d’Intouchables et sa BO estampillée EWF, et celui du tribute band d’Al McKay qui remplit depuis plus de cinq ans les salles de l’hexagone sous l’appellation Earth Wind & Fire Experience. La double-affiche parisienne, partagée ce soir avec des Tower of Power toujours au ToP, constituait un certain enjeu pour les Earth Wind & Fire originaux : celui qui consistait à remettre les pendules à l’heure.

Conclues par un affolant medley des plus grands non-tubes de James Brown, les 65 minutes de la première partie assurée de main de maitre par la section cuivres la plus groovy de Californie et leur épatant chanteur Larry Braggs auraient pu constituer un obstacle de taille pour les Égyptologues notoires. Il n’en fut rien. Passée l’introduction disco-boule à facettes de « Boogie Wonderland », on ne rigole plus du tout quand la coda de « Shining Star » dérape en deep-funk meurtrier sous le poids d’un gang de douze démolisseurs. En arrière-plan, trois cuivres, un batteur, un clavier, deux guitares et une paire de choristes aux looks de danseurs de capoeira (l’un d’entre eux est le fils de Philip Bailey) cernent le trio historique. De la permanente défrisée aux brodequins immaculés, chaque partie du corps d’un Verdine White en mouvement permanent ondule au rythme des pulsations de sa basse. Plus discret, Ralph Johnson alterne entre le micro central et son kit de percussion posé à gauche de la scène. Et si la voix de Philip Bailey s’égare par instants dans de curieux yodels, elle progressera en puissance et en nuances harmoniques tout au long des 100 minutes du set.

« Sun Goddess », le poème tonal de Ramsey Lewis, « Kalimba Story », le rare « Evil », « Serpentine Fire » et un redoutable « Saturday Nite » animent une setlist gold où s’est glissée « My Promise », le premier extrait du très honorable nouvel album Now, Then & Forever. « Nous sommes les Earth Wind & Fire originaux, pas de confusion possible », commente Philip Bailey, non sans malice, lors de la présentation des musiciens. Aux deux-tiers, la chute de tension du tunnel de ballades (« After The Love Has Gone », « Reasons ») rebondit sur un « Fantasy » twitté, Facebooké et Smartphoné par les 4 000 spectateurs d’un Zénith bien sage, et de surcroit en configuration réduite. Mais quand Omar Sy surgit de la coursive pour pirouetter et vocaliser sur « September », la caisse de résonance de la Porte de Pantin se transforme aussitôt en Maracana disco-funk. Déjà de retour backstage, Omar n’aura pas eu le temps de fredonner le fameux – et à jamais inscrit dans l’esprit des anglophones récalcitrants- « le disco, c’est quelque chose » du « Let’s Groove » qui suit, puis « In The Stone » fait coïncider avec un timing parfait sa coda avec les coups de 23 heures. Bien sur, tout ceci est répété, calibré et quadrillé avec une précision militaire, mais au rayon du funk festif euphorique et irrésistible, Earth Wind & Fire reste décidément intouchable.

 

Setlist

Introduction
Boogie Wonderland
Sing A Song
Shining Star
My Promise
Serpentine Fire
Saturday Nite
On Your Face
Sun Goddess
Kalimba Story
Evil
Devotion
That’s The Way Of The World
I’ll Write a Song for You
After The Love Has Gone
Reasons
Got To Get You Into My Life
Fantasy
September feat. Omar Sy
Let’s Groove
In The Stone