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Live Report : Burnt Sugar feat. Vernon Reid « David Bowie/Steely Dan Mash-Up » (Vitry) 02/02/2013

À mille lieues des réinterprétations de jazz-rockeux besogneux, les 18 musiciens du collectif New-yorkais Burnt Sugar ont abordé la sophistication Danienne avec fun et décontraction funky hier soir, au théâtre Jean-Vilar de Vitry dans le cadre du Festival Sons d’hiver. Chef d’orchestre d’un soir, un Vernon Reid en mode stand-up troque ses shreds vertigineux contre une baguette. Entouré d’une section cuivres et de choristes généreux et souvent hilares, le pyrotechnicien de Living Colour dirige avec punch d’épatantes versions big-band de « The Fez », « Haitian Divorce », « Kid Charlemagne », « Showbiz Kid » et divers extraits de Pretzel Logic et Gaucho. Un public peu réceptif et sans doute étranger au répertoire doré de Walter Becker et Donald Fagen, s’éveille timidement pendant « Do It Again ». Les autres ravivent le souvenir ému d’Aja au travers d’un « Deacon Blues » solidement cuivré et d’un « Black Cow » joyeusement extended.

Au bout de 90 minutes, les harmonies miraculeuses de Steely Dan laissent place au catalogue transgenres de David Bowie. L’introduction fanfaronnante de « Ziggy Stardust » anticipe une relecture uptempo de « Rebel Rebel » et un rare « Breaking Glass », suivies d’une déconstruction cubiste de « Fame », d’un « Moonage Daydream » chaloupé reggae et enfin d’un irrésistible « Let’s Dance » où Vernon Reid, cette fois à la guitare, endosse avec un plaisir non feint le double rôle de Nile Rodgers et Stevie Ray Vaughan. Les 2 heures 30 (!) du spectacle s’achèvent sur un hommage vibrant au chef d’orchestre improvisateur Butch Morris et au grand Jef Lee Johnson, tous deux disparus la semaine passée. On espère retrouver le même enthousiasme et un niveau d’exigence musical similaires au Pink Floyd Tribute de vendredi prochain en compagnie de Nona Hendryx, Bernie Worrell et Blackbyrd McKnight. See you there.

1 Commentaire

  • Bonjour

    excellent live report

    ce concert m’a un peu déçu : je m’ attendais à plus de folie. les interprétations et les arrangements étaient très bons, mais trop sages. Manquait une « patte » Burnt Sugar. Responsable pour moi : la conduction de Reid. Ces musiciens font ce qu’ on leur demande, même s’ il s’ agit de perdre les pédales. Reid leur demandait juste de bien groover (ce qui est déjà pas mal, ok), et surtout sollicitait sans cesse le public, prêt mais forcément un peu déconcerté (le répertoire de SD n’ est pas aussi populaire sous nos latitudes qu’ aux US). Résultat : une scène proche de l’ ébullition avec un cuisinier (Reid) qui met le couvercle dessus en attendant que les convives tapent sur la table avec leurs fourchettes (faire taper les gens dans leurs mains au début de Do it Again était proprement ridicule et l’ enchainement des solos pendant ce morceau était si conventionnel que c’ en était pathétique). De très bons moments pendant la partie SD mais le morceau d’ intro et la dernière 1/2 heure avec les reprises de Bowie, étaient exceptionnelles. Pour moi la différence ne vient pas du matériau mais de l’ artisan : où était Greg Tate ? Il passait des diapos ? Bon sang, Reid est un guitariste génial et un grand artiste mais la conduction aurait du être plus partagée, ce n’ est pas son groupe!
    Me voila donc un peu amer, le concert de l’ après-midi ayant été très prometteur, hyper-créatif, tandis que celui-ci, de très grande qualité, m’a laissé sur ma faim. Et puis j’ ai vu Reid backstage, il était vraiment trop speed pour être honnête.
    Néanmoins, je me passe l’ enregistrement dime en boucle, pas vous ?

    Cordialement,